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  • Photo du rédacteurJoëlle Roubache

La terrasse, une pièce à vivre dans le jardin


Novembre 2021



Le confinement l’a confirmé, mais la tendance était déjà là : les Français rêvent de posséder un jardin ou de le transformer.


Souvent, mes clients regrettent de ne pas vraiment profiter de leur jardin : ils ne fréquentent qu’une petite parcelle, ou seulement trois mois dans l’année. Pour répondre à cette attente, je compose souvent un jardin avec plusieurs espaces à parcourir, qui présentent un intérêt selon les saisons : ici on ira cueillir les tulipes en avril ou le muguet en mai ; dans ce recoin, on est submergé du parfum des roses en juin ; là on aperçoit la mer en hiver, ... Mais pour profiter du jardin une grande partie de l’année, je soigne surtout les terrasses : elles doivent non seulement être jolies mais surtout, elles doivent être confortables, procurer des sensations plaisantes.


Encore faut-il déjouer quelques chausse-trappes : les terrasses des magazines, chargées de coussins moelleux et de bougies, de canapés et de poufs qui créent cette ambiance lounge terriblement tentante ; le brasero sur catalogue, sensé réchauffer les températures hivernales (essayez, pour voir).







Pardonnez mon esprit chagrin, mais dans ces images de rêve ... il ne pleut jamais. Ou peut-être qu’il pleut, mais les moisissures sont interdites de séjour. Le chien nettoie ses pattes avant de fouler le tapis extérieur. Les mouettes évitent de survoler la propriété. Les enfants n’étalent pas leurs mains sales sur les canapés. Ou alors les propriétaires nettoient, vaporisent, frottent au moindre dégât. Ils grimpent sur leur escabeau tous les soirs pour allumer des bougies à 2 mètres du sol, ou arroser ces charmantes plantes en pot chaque soir d’été. Lesquels pots ont la bonne idée de ne pas laisser de traînées dégoulinantes sur le mur quand on arrose. Les propriétaires pensent bien à remiser le soir puis réinstaller le lendemain les jolis luminaires, qui ne semblent pas respecter les normes extérieures et feraient un court circuit à la moindre averse. J’alerte ainsi mes clients sur les achats inconséquents. Ce qui n'empêche pas de recourir à une solution simple et économique pour les jours d'exception : on sort au jardin tous les objets du salon, on ne lésine pas sur les nappes, les vases, les guirlandes lumineuses, les fauteuils, ...


​Pourtant, dans certains hôtels, on se prélasse dans des décors de rêve toute l'année. A cela deux conditions : le personnel, qui sort et rentre les objets les plus fragiles, et nettoie autant que nécessaire ; et la qualité des tissus, déhoussables, traités contre les UV et les moisissures. Des tissus de professionnels, qui ont un certain coût. Des meubles qui ne rouillent pas, des luminaires adaptés à l’extérieur. Pour mes clients particuliers, je recommande quelques mesures de bon sens. Mes projets prévoient des cabanons, où l’on peut remiser le mobilier en hiver, et ranger la petite décoration à proximité. Comme je travaille entre Paris et Deauville, je recommande de garder à portée de main, à l’intérieur de la maison, des sabots et des plaids pour affronter la fraîcheur : quel plaisir de sortir mal fagoté à tout instant, pour déguster une tasse de thé en regardant voleter un bourdon ou étinceler les gouttes de rosée matinale ! Ou de s’offrir une petite sieste digestive à la mi-saison, quand le soleil est au plus haut de la journée mais l’air un peu vivifiant.



En matière de chauffage, le plus discret reste le chauffage mural posé en applique, qui ravira bien des fumeurs. Couplé à un store banne, il démultiplie les moments où l’on peut sortir à bonne température.



On peut aussi prévoir une pergola attenante à la maison : une excellente manière de se sentir dehors, mais à l'abri du vent et de l'humidité. Si le terrain et la réglementation le permettent, je préfère installer la pergola non pas devant la façade, mais dans son prolongement, comme une pièce supplémentaire. Une pergola ou un cabanon détaché de la maison fonctionne aussi, pour peu qu’on y accède par une allée en dur - généralement, on renâcle à marcher dans l’herbe humide.



Côté pratique, j’équipe si possible les terrasses de prises électriques : pour travailler sur son ordinateur, pour brancher la sono un soir de fête, pour ajouter un luminaire, pour la plancha de table qu’on vient de s’offrir, ou tout simplement pour charger son téléphone et sa tablette

Pour les assises, je rationne les coussins et j’évite le bois (trop dur) et le métal (chaud l’été, froid l’hiver, dur tout le temps). A l’inverse, le tissu naturel ou les fibres artificielles tressées sont naturellement confortables. Le fameux fauteuil Acapulco n’est pas best-seller pour rien.


La chilienne est ma meilleure amie : on s’y assoit ou on s’y vautre ; elle est assez légère pour se déplacer dans le jardin selon le nombre de convives, le sens du vent et l’orientation du soleil ; elle se plie et se range d’un tour de main.

Les chaises de table en résine tressée ou en tissu synthétique sont économiques, ne se salissent pas et passent l’hiver dehors. Ce même matériau est utilisé dans les bains de soleil.






Mes terrasses sont orientées selon le vent et l’ensoleillement. D’ailleurs, si le terrain le permet, deux terrasses valent mieux qu’une : en fonction de la météo, de l’heure, du trafic routier, de l’état d’âme, on sera plus tenté par l’une ou par l’autre. Sans compter que l’on y gagne une seconde perspective sur le jardin ; avec une terrasse à l’écart, on profite d’une vue sur le bâtiment. En tout cas, une des terrasses est toujours adjacente à la cuisine – qui a le courage de traverser le jardin pour servir / desservir le barbecue pour 10 ? Je me méfie de la cuisine d’extérieur, une fausse bonne idée souvent : malgré un investissement conséquent (réseau eau et électricité, cuisson, frigo, placards), on fait toujours des va-et-vient incessants avec la maison, pour chercher un rosé ou un Coca, pour débarrasser les assiettes dans le lave-vaisselle, pour vider quotidiennement la poubelle d’extérieur qui attire les rongeurs, ... Autant d’efforts qui découragent finalement de nombreux propriétaires.


Ainsi, les terrasses conçues et meublées intelligemment donnent toujours envie d’y mettre les pieds, ne serait-ce qu’en pointillés l’hiver. Et une fois le seuil de la maison franchi, la tentation vient parfois de s’aventurer un peu plus loin, un peu plus longtemps dans le jardin. Pas tous les jours, mais parfois tout de même.

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( et rien d'autre ! )

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